holacratie
une technologie sociale
VS
«— Ma chère Madame Cerdan ! claironna-t-il. Vous m’avez tellement manqué ! Votre franc-parler est un vrai bonheur et vous êtes certainement la dernière avec qui il me plaît de jouter ! J’ai bien vu à quel point vous avez piétiné ces derniers temps. Vos rapports sont suffisamment éloquents sur ce point ! Et c’est pour ça que j’ai suscité cette réunion extraordinaire : pour remettre le projet sur ses rails ! Nous sommes tous d’accord ici sur l’importance d’établir une holacratie planétaire. C’est évidemment le système de gouvernance qui a rencontré le plus de succès ces dernières décennies. Moi-même, au sein de PharmaCorp, j’ai pu constater à quel point mes laboratoires regroupés en holons étaient plus adaptables, plus performants et plus innovants.…»
Une petite video TEDx sur l'holacratie, "in english" by Brian Robertson
Une bonne analogie pour comprendre ce concept de gouvernance est celui du corps humain.
Quelle merveilleuse machinerie que la notre! capable de décision, d'abstraction, d'adaptation, de mouvement, de reproduction...
Et pourtant, comme tout être vivant, nous ne sommes qu'un immense assemblage de cellules autonomes qui n'ont pas de "boss" pour leur dit quoi faire. Elles possèdent leurs propres fonctions, leurs propres règles. Chaque cellule est souveraine à l'intérieur de sa membrane. Elle fait néanmoins partie d'un système plus grand dans lequel elle a un rôle à jouer.
Cet assemblage dynamique qu'utilise la nature depuis la nuit des temps à fait ses preuves : il est capable d'adaptation et à permis à la vie de franchir, depuis 3 milliards d'années, toutes les épreuves environnementales.
Autorité distribuée :
Adapté ce type d'organisation à nos entreprises nécessite un changement de paradigme. La première étape (qui n'est pas la moindre) est la délégation de pouvoir. Le dirigeant signe une déclaration cédant son autorité à la 'constitution', un ensemble de règles très évolutives, qui devient alors force d'autorité et de gouvernance.
Chacun dans l'organisation à un rôle à jouer et dispose d'une parfaite autonomie pour l'exécuter: c'est l'autorité distribuée.
Tel un organisme vivant, la structure s'adapte, grandit ou rétrécit, cherchant son chemin à travers les contraintes extérieures. Ce type de gouvernance a été décrit pour la première fois à la fin des années 60 par Arthur Koestler, puis repris et formalisé en 2000 par Brian Robertson. De nombreuses entreprises ont fait le choix, avec plus ou moins de succès, de l'holacratie.
Alors, est-il possible (et pérenne) comme je le décris dans 'le grand filtre', de fonder un ordre mondial sur cette technologie sociale? Malgré les règles constitutionnelles, les individualités les plus influentes ne reprendront-elles pas naturellement le pouvoir? L'humanité est-elle capable de raisonner collectivement, en faisant fi des individualités? Et est-ce une bonne chose pour l'avenir de notre espèce?
Pour les plus courageux : voici un exemple de constitution... Bonne lecture!